mardi 9 mai 2017

Critique Film Incendies-Denis Villeneuve

Bonsoir mes chers, 

Ce soir, je vais vous parler du film Incendies de Denis VILLENEUVE, inspiré de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad. 

L'action se déroule entre le Moyen-Orient, certainement le Liban, et le Canada.

Dans ce film, il est question de Nawal exilée au Canada qui avant de décéder laisse 2 lettres à ses 2 enfants, l'une, l'un des 2 jumeaux a pour mission de retrouver le père pour lui remettre et l'autre lettre, le second jumeaux doit lui, se charger de retrouver le frère, frère qu'elle a eu bien avant eux, dans son pays d'origine, pour lui remettre. 

Dans son testament : "Enterrez-moi sans cercueil, sans prière, nue et face contre terre..." 

À partir de là, commence un jeu de pistes pour Simon et Jeanne qui se rendent en orient à la découverte de l'histoire de leur mère, qui se révélera in fine être la leur ! 

Les décors y sont sublimes, le contexte du passé de Nawal met en exergue la question de la condition de la femme et de son destin tragique, lorsqu'elle transgresse les "bonnes mœurs". 

Nos jumeaux vont découvrir à travers l'histoire de leur mère le trouble et le bouleversement d'une vie... "1+1 ça peut faire 1". 

Incendies, c'est le genre de films dont on se souvient à vie. Ce film déclenchera en vous comme ça a été mon cas, un incendie ! Incendie qui brûlera longtemps après la vision de ce chef-d'œuvre et qu'il vous sera difficile d'éteindre ! 



Najla HIDRI-La femme amoureuse de l'amour

Elle croit que l'amour est tel qu'elle l'a lu dans les livres et tel qu'elle l'a vu dans les films, alors elle est heureuse !

Elle s'attache à ce qui lui échappe, elle se débat dans des sables mouvants qui finiront tôt ou tard par l'engloutir, elle le sait...

Elle s'affole à vouloir garder quelque chose qu'elle ne possédera jamais parce que l'objet de son désir ne lui est pas destiné. Elle aime à en souffrir, sans retour.

Elle se dit que même si elle est mal-aimée, elle l'est quand même et que même si elle est mal accompagnée, elle n'est pas seule, aux yeux de quelqu'un elle existe ...

Elle donne mais ne reçoit que très rarement, elle s'en accommode, elle est heureuse de donner... Elle ne partage rien puisqu'elle donne déjà tout !

Elle a été diagnostiquée ... Elle est : "La femme amoureuse de l'amour" ! Une maladie très répandue, une maladie des temps modernes, la maladie de la femme éprise d'utopies qui s'ébat avec ses désirs, s'étreint avec une chimère et qui embrasse ses rêves ...

Najla HIDRI-Le Duel

Je questionne mon cœur et mon cerveau pour savoir à qui je dois me fier ... 

Mon cœur s'emballe et me dit : "Écoute-moi, moi ! Tu sais que je donne de la couleur à ta vie ! Je bats en toi, te donne la mesure et rythme tes émotions, ton âme danse, sans moi point d'émois, ta vie serait fade et toi tu serais pâle. Ton cerveau te torture, il t'oblige à réfléchir et à faire des choses tt trop mesurées qui ne reflètent pas celle que tu es." 

Mon cerveau quant à lui ne dit mot, il ne s'agite pas contrairement à mon cœur. Il ne me dit jamais rien, il prend son temps, me prouve qu'il est sage... Quand je le presse et lui dis: "Aide-moi", il me répond : "Est-ce que tu as déjà suivi un seul de mes conseils ? Tu n'écoutes que ton cœur même si souvent tu lui en veux après de t'avoir jetée dans un précipice." 

Mon cerveau, tu es à mon cœur ce que la partition est à une son compositeur. Il la joue avec passion, avec coeur, il la rend flamboyante et vibrante mais son cerveau l'a imaginée et façonnée... 

J'ai besoin de vous deux ! Faites la paix, cohabitez harmonieusement, vous finirez par être indissociables et par vous consulter dans mes futurs choix et décisions ! 



mardi 14 février 2017

Caramel-Nadine LABAKI

Je vais vous parler aujourd'hui d'un film de la réalisatrice Libanaise, Nadine LABAKI, Caramel (Sukar Ya Benet en arabe). 

Dans ce film, dont l'action se déroule à Beyrouth au Liban, il est question de 4 amies. Leur point commun, au delà d'une amitié sincère, est une certaine frustration liée à leur condition en tant que femme évoluant dans une société patriarcale. Elles tiennent un institut de beauté "Si belles", théâtre de leurs tribulations.

Layale, personnage principal, (qui n'est autre que la réalisatrice) est amoureuse d'un homme marié, avec qui elle entretient une liaison. Elle sait que sa relation n'est pas viable, qu'elle va à l'encontre de la morale chrétienne mais elle aime cet homme et rêve du grand amour.

Nessrine, musulmane, est assez "libérée" mais respectueuse des valeurs familiales qui lui ont été inculquées, elle est sur le point de se marier. Elle porte un lourd secret dont elle souhaiterait s'affranchir avant de devenir épouse. Son futur mari ne sera pas le premier homme qu'elle ait connu physiquement et il s'attend à une femme vierge.

Jamale, la quarantaine bien entamée, divorcée, mère de 2 enfants ne veut pas vieillir et souhaiterait conserver sa jeunesse d'autrefois. Elle va de casting en casting pour prouver (se prouver), qu'elle est encore belle et désirable mais la ménopause est là, lui rappelant ainsi, le contraire.

Rima, la plus introvertie des 4, un look garçonne et célibataire. Au fur et à mesure, que le film avance, on découvre sans que cela soit dit, son tendre drame; elle est attirée par les femmes.

Parallèlement à ces 4 femmes, sont mises en scène Rose et Lilly les 2 soeurs, voisines du salon de coiffure. Rose, âgée au moins de 65 ans, est couturière, elle ne s'est jamais mariée. Elle veille sur sa soeur Lilly qui semble avoir perdu la raison suite au départ de son mari ou fiancé (on ne l'apprend pas explicitement mais les lettres d'un homme qu'elle croit recevoir, nous font comprendre cela).

Ce film nous raconte les destins de ces petits bouts de femmes qui restent, malgré leurs difficultés, des personnages hauts en couleur et très attachants. Le caramel est quelque chose qui peut être aigre et doux, comme la vie.

Nadine LABAKI, nous offre avec ce premier film un véritable chef-d'oeuvre dont la magie transporte, faisant de plusieurs thèmes très sérieux, des sujets desquels on peut sourire, s'émouvoir et s'interroger sur nos propres aspirations, notre propre condition de femme.

C'est un film d'une femme, pour les femmes mais pas seulement. Il pourrait permettre à ces messieurs de mieux comprendre les femmes. Une sorte d'immersion dans leur monde.

Le parti-pris pour ce film est une quête esthétique. Ce dernier, se veut poétique, sensuel et pudique à la fois, mais jamais mièvre. Le pari est sans conteste, réussi !  La bande originale est une merveille, elle est signée, Khaled MOUZANAR  (époux de notre réalisatrice). Chaque morceau de musique accompagne, la scène qu'il illustre sans qu'il n' y ait besoin de mot et c'est là que réside l'alchimie de ce petit trésor cinématographique.

Je proposerai également une critique de son second film Et maintenant on va où qui est et restera aussi longtemps gravé dans les mémoires !

Najla HIDRI

vendredi 10 février 2017

Critique Les putes voilées n'iront jamais au paradis Chardortt Djavann

J'ai longtemps hésité avant de me lancer dans la lecture de ce livre de Chahdortt DJAVANN.

Tout d'abord, parce que le titre Les putes voilées n’iront jamais au paradis, n'était, à mes yeux, qu'une provocation permettant à l'auteure de piquer la curiosité des lecteurs, une manière de créer le "buzz" dans le monde littéraire.

Ensuite, parce que je croyais savoir ce qu'était la prostitution, sans qu'il n y ait besoin qu'un livre soit consacré à ce thème, vieux comme le monde. Je pensais aussi savoir qui sont ces femmes qui ont recours à cette activité et dans quel but.

J'ai alors réfléchis. Et j'avoue  avoir été interpellée, intriguée voire fascinée par ce titre. Comment une prostituée pourrait-être voilée ? Et en quoi, un voile serait-t-il un gage de vertu, de foi, un sésame pour le paradis  ? Et vice et versa, pourquoi une prostituée ne pourrait-elle pas avoir la foi et peut-être même accéder au paradis ?

Suite à l'interpellation de ma réflexion, j'ai donc entrepris la lecture de cet ouvrage, ô combien douloureux et brutal.

Dans ce livre, il est, bien entendu, question de prostitution mais il est aussi et surtout question de la condition de la femme. Réduite à un statut de "prostituée" dans une société iranienne ou la femme n'est qu'un corps, dénué d'âme, de sentiments, d'aspiration et même de vie. Un corps bien souvent froid au service d'une société patriarcale, où la femme n'a aucune considération.
L'auteure navigue entre narration pure et témoignages. Le récit est glaçant, cru et sans aucun édulcorant, donc à des moments assez insupportable. On comprend aisément le parti pris de l'auteure, montrer la vérité vraie, du moins sa vérité vraie et celle des femmes concernées. Elle propose au lecteur de le mettre en immersion dans un monde dure afin de le comprendre et peut-être, le condamner, le dénoncer.

Les deux personnages principaux sont Zahra et Soudabeh, deux amies d'enfance que la vie à séparées mais qui se retrouveront sans le savoir dans ce même triste destin de prostituée. L'une est prostituée et l'autre Sigheh, épouse d’intérim , pratique chiite, courante en Iran qui consiste à utiliser sexuellement une femme contre de l'argent, pour quelques heures ou même quelques mois, aucun mariage n'est contracté mais les rapports sont dits "légaux" et différents de la prostitution... En réalité, une couverture pour ne pas dire "prostitution". Je cite l'une d'entre elle : "Si je voulais encore quelque chose, ce serait un gros câlin ... Personne ne m'a jamais prise dans ses bras."

Ce livre nous plonge dans un monde de paradoxes, d'hypocrisie de la part des détracteurs de ces prostituées qui les utilisent puis les condamnent et les lapident par la suite. La société iranienne et ses nombreuses facettes. Une société vue par une iranienne et le constat de cette dernière est sans appel... Selon elle, l'Iran est un pays corrompu où les iraniens crachent dans la même soupe qui les nourrit. Puisque comble de la misère, on apprend que ces femmes qui se prostituent le font la plupart du temps, pour subvenir aux besoins d'un père, d'un frère ou d'un mari toxicomane ou chômeur...

Même si tout ce qui est abordé est férocement révoltant, un discours plus nuancé aurait permis une vision plus optimiste quant à l'Iran de demain  a qui on pourrait souhaiter une évolution des mentalités...

En somme, un livre intelligent, avec des femmes aussi sensibles qu'attachantes, qui ont eu la malchance de naître en Iran, société où tous les vices sont permis mais où ils sont lourdement condamnés ... Le sort tragique de ces femmes vous est conté sans détour !








mercredi 19 octobre 2016

Écrits d'outre-tombe. Najla HIDRI

C'est d'outre-tombe que j'écris.
Quand il n'y a plus de mots pour nous sauver et que ne subsistent que les maux, ceux qui nous éloignent de ce qu'il reste de vie. Une voie s'offre, elle invite à faire tomber le masque des apparences, celles qui trompent, certes, mais surtout celles qui permettent de garder la face... On se raccroche à elles et à chaque fois que l'on se regarde dans le miroir et qu'intérieurement on se demande : "suis-je encore debout?", le rouge du maquillage nous répond que oui, quand les bleus dans le cœur, eux, murmurent que non...
Les souvenirs me reviennent comme un boomerang, moi qui croyait les avoir mis six-pieds sous cœur avant d'avoir fermé à double tour ce même cœur et d'en avoir jeté la clé... La clé n'était qu'une bouteille à la mer que quelqu'un a ramassé, ravivant ainsi cette mémoire secrète et inavouable que je voudrais frapper d'amnésie ...
Le masque tombe et le visage fermé est révélé. . Les traits sont tirés, les yeux cernés mais le cœur soulagé de pouvoir enfin, dans une farandole d'émotions, s'exprimer. Lui qui sort subitement de sa torpeur et de trop d'obscurité, je crains qu'il ne soit désormais ébloui par cette éclatante vérité, qu'est la lumière de la vie qui continue inlassablement à suivre son cours...
Si l'on frappe à mon cœur, il est aux abonnés absents et mon âme est meurtrie, abîmée,  mais mon esprit s'éveille, bercé par cette aube naissante et prometteuse, à laquelle je m'accroche.
C'est d'outre-tombe que j'écris mais j'écris...

mardi 26 juillet 2016

Française

Je suis française et comme tous les enfants de la France, je souffre aujourd'hui. Je souffre de tant d'inhumanité. Je souffre de tels actes abjects. Je pleure la vie perdue de victimes innocentes d'où qu'elles soient et quelles que soient leurs croyances. Je suis française et j'aime énormément la France. Ses valeurs, sa diversité et sa beauté. J'aime sa gastronomie, ses cafés, ses paysages, sa langue et sa littérature, ô combien passionnante ! J'aime tout ce qui la constitue, même si parfois on se chamaille pour mieux nous rabibocher. Ce que j'aime par dessus tout, c'est la représenter à travers le monde en brandissant ses couleurs quand l'occasion se présente.
Je suis française mais il y a un mais, parce qu'aujourd'hui, je dois me justifier de mon amour pour elle parce que je suis française et musulmane. Comme si ces deux mots ne pouvaient pas coexister ou comme s'ils étaient oxymoriques tels l'amour et la haine ...
Je suis française mais ma peine à moi, est double. Voyez comme mon chagrin est profond et ne cherchez pas à me définir, à me mettre d'un côté ou d'un autre car je suis du côté de la paix.
Je suis française et ma couleur est la vie.

Française